Monument emblématique de Bruxelles et symbole de l’Exposition universelle de 1958, l’Atomium attire chaque année des centaines de milliers de visiteurs. Pourtant, il ne bénéficie toujours pas de la protection patrimoniale la plus forte prévue par la législation bruxelloise.
L’Atomium est sans conteste l’un des monuments les plus reconnaissables d’Europe. Il incarne le progrès scientifique, le modernisme architectural et l’optimisme de l’après-guerre. Véritable fierté des Bruxellois, il est également un repère identitaire fort pour les habitants de Laeken.
Pourtant, malgré son importance historique, symbolique et touristique, l’Atomium n’a toujours pas été classé comme monument. En août 2024, il a été inscrit à l’inventaire légal du patrimoine bruxellois — une avancée symbolique, certes, mais qui ne confère ni les protections juridiques fortes, ni les mécanismes de préservation contraignants liés à un véritable classement.
L’inscription à l’inventaire est une reconnaissance de valeur patrimoniale, mais elle n’impose pas les mêmes obligations qu’un classement. Elle ne garantit pas non plus l’engagement institutionnel actif en faveur de la conservation du site.
À ce jour, la Commission Royale des Monuments et des Sites (CRMS) s’est pourtant prononcée clairement en faveur d’un classement complet de l’Atomium. La procédure semblait bien avancée depuis 2018… mais elle semble aujourd’hui figée.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce blocage : le développement du projet NEO sur le plateau du Heysel, les désaccords éventuels avec la Ville de Bruxelles, ou un simple manque de volonté politique.
Le statu quo actuel inquiète. Car ne pas classer l’Atomium revient à prendre un risque pour demain : celui de voir ce monument altéré, fragilisé, ou intégré dans des projets urbanistiques qui ne respecteraient pas sa valeur unique.
Le classement de l’Atomium ne serait pas seulement un acte de préservation : ce serait aussi un signal fort pour Bruxelles, qui revendique son statut de capitale européenne et de ville de culture.
Ce geste renforcerait aussi la politique de rayonnement international de la Région, dans le cadre de sa stratégie de siège et de son positionnement comme capitale du patrimoine moderne du XXe siècle.
À l’heure où Bruxelles affirme ses ambitions européennes, il est urgent d’accorder à l’Atomium la reconnaissance légale qu’il mérite pleinement.
Aucune image trouvée.
Aucune catégorie associée à cet article.